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mardi 26 juin 2012

6ème édition du festival Les Poétiques

7-8-9 septembre 2012

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Bonne lecture






jeudi 21 juin 2012

"Galoper en arrière du temps": Jérôme Garcin, un écrivain cavalier à Saumur


Nous sommes heureux de vous proposer, une nouvelle fois, la lecture du billet que Catherine Thevenet a fait paraître sur son blog : http://ex-libris.over-blog.com/Nous l'en remercions.

Vendredi 15 juin 2012, au Jardin des Plantes de Saumur, l’écrivain et journaliste Jérôme Garcin était l’hôte de La Maison des Littératures, qu’anime la poétesse Albane Gellé. Depuis 2008, il est en effet le parrain de cette association qui promeut romanciers et poètes.
Dans la présentation de son invité, Albane Gellé a rappelé le parcours d’un écrivain aux multiples facettes qui, depuis son premier récit autobiographique,La Chute de cheval (1998), ne cesse de «creuser l’intime». Selon elle, il serait vain de vouloir classifier une œuvre dans laquelle le roman se fait document, l’essai, roman ou l’entretien, récit. Ce que cherche surtout Jérôme Garcin, l’écrivain cavalier, c’est à «se rassembler» comme on le fait à cheval. Il s’agit pour lui de «tirer un fil», de redonner vie à des oubliés, en écrivant des livres qui sont à la fois hommage et remerciement.
Mais dans cette vie très remplie, qui se partage entre journalisme et écriture, comment Jérôme Garcin concilie-t-il le temps éphémère de l’actualité et un temps plus durable dont il faudrait retrouver la qualité ?
En remerciant Albane Gellé de sa présentation exhaustive, l’auteur d’Olivier a reconnu assumer sa schizophrénie.  Il est bien conscient du paradoxe qu’il y a à courir sans cesse après l’actualité pendant quatre jours et demi, pour ensuite disparaître pendant deux jours et demi en Normandie, pour passer d’une vie horizontale à une vie verticale, celle du cavalier qu’il est. Mais pour lui, monter et écrire sont deux activités inséparables, indissociables depuis l’écriture de La Chute de cheval. Il en est convaincu, sans les chevaux, il n’aurait jamais écrit. S’il existe une impudeur à parler de soi, c’est bien le cheval qui l’a pourtant autorisé à le faire. Et il évoque cette première fois où, après avoir fait une balade à cheval, il se mit à recopier ce qu’il avait écrit dans sa tête pendant sa promenade. Ainsi la selle est devenue son divan  et «c’est fou ce qu’on peut se raconter sur le dos d’un cheval» !
S’il s’autorise ainsi à se confier au cheval, c’est parce que le cheval est l’animal qui l’a privé de son père de quarante-cinq ans alors que lui en avait dix-sept. Et pourtant, longtemps, il a considéré le cheval comme un voleur et s’en est tenu farouchement éloigné. Il affirme à présent que monter et écrire sont deux choses très proches. Quand on a trouvé la phrase juste, on ne voit plus le travail qu’elle a demandé et c’est la même chose en équitation. Jérôme Garcin avoue d’ailleurs qu’il a presque failli «basculer» et tout abandonner pour les chevaux. Dorénavant, il est cependant parvenu à trouver un équilibre précaire dans ses multiples activités.
Ne doit-il pas en effet lutter contre la folie de cette accélération du temps journalistique qui oblige à tout vivre en temps réel et à pratiquer au Masque et la Plume le contraire de ce pourquoi lui-même écrit ? Il sait que le public de ces «jeux du cirque» n’attend qu’une chose : que les critiques s’y transforment en «monstres carnivores», et disent le plus de mal possible des œuvres. Si c’est amusant à faire, c’est cruel. Auteur lui-même, il  vit mal cette situation. Pourtant il reconnaît que ce jeu permanent, cette comédie, a l’Histoire pour elle. En dépit de tout, on le sent en effet fier et heureux de travailler depuis vingt-cinq ans pour cette émission créée en 1955, qui possède le plus grand studio de France-Inter et qui est la plus vieille émission en Europe.
Puis Jérôme Garcin évoquera avec la pudeur qui le caractérise la publication tardive de son dernier récit autobiographique, Olivier (2011), qui remémore la mort de son frère jumeau à l’âge de six ans. En écrivant, sans plaisir, précise-t-il, cette œuvre douloureuse, il a tenté de répondre à des questions qu’il ne s’était jamais posé. Quand on perd son frère jumeau, devient-on un jumeau amputé ?  Quelle est la part de culpabilité ? Il a compris soudain que sa passion pour le cheval lui rendait les quatre jambes de la gémellité perdue. Et s’il est aussi boulimique d’activités, n’est-ce point parce qu’il travaille désormais pour deux ? Une façon toute personnelle de trouver un équilibre à sa vie.
Olivier paraîtra en Folio en septembre 2012 et l’auteur a accepté de faire figurer une photo de son frère disparu sur la première de couverture. Jérôme Garcin lit alors la très belle postface qu’il a rédigée pour cette nouvelle parution. La mort de son frère, de celui qui était «[s]on secret», explique son «goût fétichiste pour les années soixante», sa peur qu’on lui manque. Il y revendique d’être jugé sur «ce qu’on fait et non sur ce qu’on est ». S’il a écrit ce livre sur Olivier «[sa]force et [sa] faiblesse», c’est par crainte qu’on ne l’oublie l’âge venant. Dans ce «mélange de douleur et de bonheur», il éprouve le «devoir de désigner l’invisible». L’écriture des deux prénoms, Olivier et Jérôme, a restitué intact le couple qu’il formait avec son frère. Et «l’attendrissant sourire» de leur mère lui a parlé de son frère. Quant au rosier de juillet 1962, planté sur la tombe de son jumeau, il s’étonne de sa stupéfiante vitalité.
Jérôme Garcin aura vécu six ans avec son frère et plus d’un demi-siècle sans lui. Ils auront aussi vécu neuf mois ensemble, de cette vie intra-utérine dont parle la psycho-thérapeuthe allemande, Bettina Austermann. C’est elle qui a fait part de cette découverte étonnante de l’observation d’un fœtus de jumeau mettant le bras autour de son frère, alors que le cœur de celui-ci est en train de cesser de battre.
Sur le bureau de l’écrivain, deux photos : celle de son père à cheval, une autre de son frère prise devant Notre-Dame. Depuis, lui dit-il, «tu ne m’a jamais quitté».
A Albane Gellé qui lui demande quels sont ses « prochains galops arrière » en écriture, Jérôme Garcin répond qu’après Olivier, il a du mal à reprendre quelque chose. Quand on a écrit « ça », y-a-t-il autre chose à dire ? Pourtant il a repris son bâton de pèlerin littéraire avec un nouveau roman, celui qu’il est en train d’écrire sur Jean de la Ville de Mirmont, jeune Bordelais ami de Mauriac, mort au Chemin des Dames. Il s’emploie ainsi à le réinventer.
C’est déjà ce qu’il avait fait lorsqu’il avait écrit sur Héraut de Séchelles, dansC’était tous les jours tempête. Il avait beaucoup aimé écrire sur cet avocat et ami de Louis XVI, cas exemplaire de palinodie politique qui, à la Révolution, avait participé au Comité de Salut public et était lui-même mort guillotiné. Au bourreau, qui avait voulu le séparer de Danton au moment ultime, il avait lancé : «Bourreau, tu n’empêcheras pas nos têtes de s’embrasser dans le même panier !» Il avait réinventé à sa manière la brève vie de ce cynique et il se demande encore comment il a pu se mettre «dans la peau d’un type pareil» !
Puis Jérôme Garcin a récidivé ce genre d’entreprise avec Etienne Beudant (1886-1949), le grand théoricien de l’art équestre, personnage bouleversant et d’un caractère très au-dessus de la moyenne. Dans L’écuyer mirobolant, Il a conservé son parcours, de Saumur au Maroc en passant par l’Algérie, et son retour brisé à Dax, le corps en charpie. Les deux versants d’un vie, dont la seconde moitié de son existence sur une chaise roulante.
Jérôme Garcin évoque ici le texte magnifique de Beudant, arrêtant de monter et confiant sa jument Vallerine dont il se sépare pour jamais. Véritable vademecum qui précise comment il faut s’en occuper, comme si elle était un être humain. On sait que cette jument, mise dans un pré près de la Loire pendant l’exode de 1940, disparut sans laisser de traces. Le privilège du romancier est de lui prêter une seconde existence en lui faisant rencontrer un jeune cavalier du nom de Philippe.
L’écrivain explique comment il a réinventé ce personnage (qui avait assisté à un spectacle de Buffalo Bill), en imaginant pour lui une rencontre avec Calamity Jane. Il a aussi imaginé une amitié (hautement improbable dans la réalité) avec le maréchal Lyautey.
Jérôme Garcin lit alors le chapitre 14 de son roman L’écuyer mirobolant (Dax, 12 janvier 1949) qui raconte la mort d’Etienne Beudant. Admirable passage dans lequel le superbe cavalier d’autrefois «psalmodie» les vers du Madrid de Musset et évoque son passé devant son vieux palefrenier René. Par un matin de janvier, le serviteur fidèle retrouvera son maître mort dans son fauteuil roulant, «dans une position qu’il ne lui avait jamais vue, un peu faraude, ridicule, impudique, inhumaine», une badine dans la main droite, une rêne de bride dans la gauche, deux éperons portugais accrochés à ses «charentaises informes». «Il venait de faire sa dernière reprise. Une de ses plus belles reprises, docteur…», dit René au médecin qu’il appelle pour venir constater le décès.
Quelqu’un demande ensuite à Jérôme Garcin pourquoi il écrit. Il répond que, pour lui, l’idée de transmission est capitale. Il a toujours écrit avec l’idée de transmettre (Théâtre intime, 2003, par exemple). Dans cette démarche personnelle et égoïste, dit-il, il a voulu raconter  à ses trois enfants qui est leur mère, Anne-Marie Philipe, la fille de Gérard et Anne Philipe. Leur dire les combats qu’elle a menés pour monter à son tour sur scène, leur révéler ce que certains ont besoin de savoir pour continuer à vivre.
Il y a sans doute aussi dans la démarche d’écrire le souci de se décharger un peu, de faire le clair avec soi-même. On croit qu’on peut vivre sans exprimer ce que l’on a en soi et Jérôme Garcin, après notamment la mort de son père, avoue avoir été psycho-rigide et avoir longtemps intériorisé ses sentiments. Dans le silence, il dit avoir toujours envié «le culot des comédiens qui se racontent». Il s’étonne d’ailleurs d’avoir attendu si tard pour raconter oralement la scène de l’accident de son jumeau. N’est-ce pas en effet plus confortable de ne pas se poser de questions ?
Jérôme Garcin a bien conscience qu’il écrit surtout sur des «vies arrêtées». Son premier livre en 1994, Pour Jean Prévost, évoquait Jean Prévost, cet écrivain de l’entre-deux guerres, fou de Stendhal. Parti en 1942 pour le Vercors, devenu le capitaine Goderville dans la Résistance, il continua à écrire. Mitraillé par les Allemands lors de la chute du maquis en 1944, il écrivait encore sur Baudelaire.
L’admirateur de Jean Prévost considère que «beaucoup de destins pleins sont brefs», une équation certes puérile qui ne vaut que pour lui mais qui est en parfaite adéquation avec le destin fracassé de Gérard Philipe. Et après la mortelle chute de cheval de son père, Jérôme Garcin avait retrouvé les derniers mots d’une étude qu’il rédigeait sur Charles Péguy. Ils évoquaient ce «Charles Péguy qui rêvait d’une mort bien fauchée».
Pour l’écrivain, « tout tourne autour de ce sentiment de précarité ». Et il a bien conscience qu’en le reportant sur les siens, il génère ainsi un état d’angoisse illégitime, pas toujours très sain. Et lorsque son fils a eu six ans, il s’est étonné de ce miracle. Son père étant mort à quarante-cinq ans, lorsqu’il a eu le même âge, un jour, à cheval, il a éprouvé trois minutes d’effroi intense. «Je devenais le père de mon père», dit-il.
A une auditrice qui lui demande si ce sentiment proche de la pathologie n’est pas trop lourd à porter, l’écrivain reconnaît que son épouse Anne-Marie Philipe a «le pouvoir inouï d’avancer sans regarder en arrière». Cavalière elle aussi, elle va de l’avant et lui a rendu une légèreté à laquelle il n’était pas disposé, lui dont «le passé colle aux bottes».
Puis quelqu’un lui demande encore si passer du silence absolu à la publication n’est pas passer d’un extrême à l’autre. Il répond qu’en écrivant Olivier, il a toujours eu la conviction qu’il irait jusqu’au bout. Il s’est bien sûr demandé si publier ce récit n’était pas une manière d’abîmer le souvenir de son jumeau,  si cela ne représentait pas une forme de vulgarité ou d’outrecuidance. Mais il a en fait compris que, dans une famille où l’on considère qu’on ne se raconte pas, cela faisait partie de son auto-thérapie, et que c’était un processus dont il avait besoin.
A cette occasion, il a reçu de nombreux témoignages de lecteurs et son frère Olivier est ainsi devenu «le petit ami de gens qu’ [il ne conna[ît] pas». Il s’agit là d’un processus de mort et de résurrection qui préserve le bonheur des vivants tout en percevant la présence des morts.
Une auditrice rapproche ensuite son récit de celui d’Annie Ernaux, L’autre fille. Jérôme Garcin reconnaît une forme de parenté entre les deux ouvrages, tout en faisant remarquer qu’Annie Ernaux n’a jamais connu sa sœur disparue alors que lui a vécu six ans avec son frère. Il affirme que, dans les deux cas, l’écriture est cicatrisation de la douleur et qu’elle est toujours une forme de réparation.
Enfin on évoque Boris Cyrulnik et le processus de résilience. Jérôme Garcin cite la belle phrase de Hölderlin : «L’art et la philosophie, c’est l’hôpital des âmes blessées.» Il précise par ailleurs que les livres dont il parle dans son récit,Olivier, font partie de sa vie et qu’il les a lus alors qu’il avait dix-sept, dix-huit ans. Il n’a pas lu de livres spécialement pour l’écrire. Ce n’est qu’après notamment qu’il a lu Le Syndrome du Jumeau perdu d’Alfred R. et Bettina Austermann.
Pour terminer la soirée, il souhaite que quelqu’un lui pose une dernière question, mais plus gaie. On lui demande de parler de ses liens avec la chanteuse Barbara (BarbaraClaire de nuit, 1999). Il raconte alors les circonstances de leur rencontre, lors d’une de ses dernières tournées en 1990, au festival de Ramatuelle. Elle était en répétition par 35° au milieu du chant des cigales, tandis que Jérôme Garcin se trouvait dans la coulisse avec son jeune fils Gabriel. Celui-ci lui a échappé et, se plantant devant le micro, a demandé à la chanteuse pourquoi elle était toujours en noir. Après lui avoir dit : «Tu me vois, habillée en rose ?», elle a confié le petit garçon  à son chauffeur en le chargeant de lui acheter un cadeau. De retour de Saint-Tropez avec un polaroïd, il a photographié Barbara, elle qui détestait cela. Le soir, elle a dédié son récital au petit garçon rencontré l’après-midi. C’est de là qu’est née une amitié triangulaire entre Barbara, Gabriel et Jérôme Garcin. La chanteuse, qui n’avait jamais eu d’enfant, a ainsi noué une amitié merveilleuse avec ce petit garçon avec qui elle mangeait des pots de bébé dans sa loge après le spectacle. «Elle avait adopté le père en même temps», ajoute avec humour Jérôme Garcin, à qui elle téléphonait presque quotidiennement. L’écrivain garde un souvenir impérissable de cette femme, souvent portraiturée en veuve, qui était en fait très drôle : «On riait beaucoup» avec elle. Et il se rappelle comme elle était «sublimement bouleversante» quand elle chantait, même quand sa voix commença à la quitter.
C’est sur cette évocation de la «grande dame brune» que s’est terminé cet entretien avec Jérôme Garcin, l’écrivain cavalier, qui a ensuite dédicacé ses livres, en dégustant une coupe de Méthode champenoise.

mercredi 6 juin 2012

Jérôme Garcin est de retour


Rencontre avec Jérôme Garcin
vendredi 15 juin 2012
au Jardin des Plantes de Saumur à 20 h 15


La Maison des Littératures aime inviter plusieurs fois des écrivains avec qui des liens forts se sont créés ; c'est le cas de Jérôme Garcin, qui a accepté en 2008 d'être le parrain de l'association. Il était revenu en 2010 pour quelques dédicaces à la librairie Le livre à venir.
Nous sommes très heureux de l'accueillir à nouveau cette année, pour une rencontre autour de l'ensemble de ses livres.En plus d’être journaliste (Le Masque et la Plume sur France-Inter, pages culturelles du Nouvel Observateur) Jérôme Garcin est écrivain, auteur d’une douzaine de livres, presque tous publiés chez Gallimard, essentiellement des récits, mais aussi des romans, des essais, auxquels s’ajoutent des entretiens, des collaborations diverses, des directions d’ouvrages
La Maison des Littératures souhaite que cette soirée, animée par Albane Gellé, ressemble à une conversation avec lui, autour de l’ensemble de ses livres. Cette conversation sera interrompue par des petits moments de lectures, où Jérôme Garcin nous lira des extraits de son choix.
Son dernier livre, Olivier, est un récit adressé à son frère jumeau, perdu à l’âge de 6 ans. Comme dans la plupart de ses livres, il s’agit de rendre hommage, de laisser des traces de l’autre, rencontré, aimé, pour qu’il ne meure pas tout à fait. Parce que Jérôme Garcin sait que « la littérature prolonge la vie des disparus et empêche les vivants de disparaître. »
Jérôme Garcin est cavalier aussi, et un certain nombre de ses livres disent son amour du cheval et la place importante de cet animal dans sa vie. Depuis La chute de cheval, Perspectives cavalières, Cavalier seul, Bartabas, roman, il a publié L’écuyer mirobolant en 2010, qui raconte l’histoire de l’écuyer Etienne Beudant, au siècle dernier.

Un petit extrait tiré de L'écuyer mirobolant 

"C'est si simple le bonheur pensait la cavalière en équilibre; c'est, loin des grondements du monde, quelque part entre le ciel et la terre. On se baisse pour éviter les branches basses, on se couche sur l'encolure, on écoute son cheval plus qu'on ne le mène, on écrase les taons qui se fixent sur ses épaules, on lui parle, on se parle, on ferme les yeux au galop, on les rouvre en pleine lumière, et on sent sous ses cuisses vibrer une montagne de muscles, une mer de tendresse. Elle avait le sentiment d'être inatteignable et invulnérable."