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vendredi 22 mars 2013

Sous les giboulées de mars


Sous les giboulées de mars, une balade poétique
avec Yves Leclair, Fabrice Caravac et Liza Kerivel. Catherine Thévenet faisait partie des courageux du dimanche 17 mars. Elle nous propose son récit de balade, que vous pouvez retrouver avec les images sur son blog.

http://ex-libris.over-blog.com/article-sous-les-giboulees-de-mars-une-balade-poetique-avec-yves-leclair-fabrice-caravaca-et-liza-kerivel-116333320.html


Dimanche 17 mars, pour clore le Printemps des Poètes, La Maison des Littératures à Saumur, proposait une balade poétique. Bravant les giboulées de mars, une vingtaine d’amateurs de poésie ont été accueillis dans la cour de la Maison du Roi par le président de l’association, Claude Guichet et par Valérie Reyre-Coquériaux.
Une brève présentation de la Maison du Roi, par un jeune guide de la Ville, nous a d’abord fait rêver sur les monarques qui séjournèrent dans ce logis seigneurial (XV°, XVI°, XIX° siècles) rue Dacier. Il reçut en effet Charles VII, Henri IV, Marie de Médicis, Louis XIII et Anne d’Autriche. Ensuite, nous avons marché dans les pas de trois écrivains invités par l’association : Yves Leclair, Fabrice Caravaca et Liza Kerivel.
Après avoir tourné à droite dans la rue du Temple, nous avons pénétré sur les vieux pavés de la cour intérieure de l’hôtel dit Cappel, mais ce professeur d’hébreu de l’Académie protestante n’y résida sans doute jamais. Il convient d’appeler cet élégant hôtel particulier Chesnon de Sourdé (XVI°-XVIII° siècles).
Nous avons fait cercle autour de l’écrivain et poète saumurois, Yves Leclair, dont nombre d’œuvres ont été éditées au prestigieux Mercure de France. Avec l’humour dont il est coutumier, Yves, bien au chaud dans sa grosse écharpe de laine tricotée gris parme, avait choisi de lire des extraits de son recueil Prendre l’air, au titre de circonstance. Ce sont des  « feuillets de route » que le poète égrène au cours de ses balades, des instant fugitifs qu’il a l’art de métamorphoser en brèves méditations pleines de sagesse. Ainsi en est-il de cette « Petite philocalie » :
 Tu entends cet air de guitare,
ce soir d’octobre où tout est noir.
Tu ne l’entendras pas toujours.
Retiens l’heure, qu’elle te soit lente !
Le bon temps, tu sais a des fuites.
Cette voix d’enfant qui résonne
claire à l’étage, écoute-la
bien, imprègne-toi de son timbre
lumineux. La nuit tombe vite
sur les yeux. Un jour il te faudra,
coûte que coûte, regagner
le grand trou noir. Aime longtemps
la vie si près du ciel, ce soir.
 Ecoutant J. jouer de la guitareEt A. chantonner à l’étage, Bagneux,6 octobre 1998 Les mots d’autres poèmes se sont envolés dans l’air froid : nous avons entraperçu le « vieux nocher » de « Barque funèbre » ; nous avons écouté l’appel à « danser dans le vent sur la route », « Sur un vers de W. B. Yeats »… Puis, Yves Leclair a ouvert Le journal d’Ithaque, quatre-vingt-dix-neuf dizains qui nous promènent de Chaintres à la Crète en passant par l’Alsace ou l’Italie. Il nous a distillé quelques-un de ces dizains dont il a le secret. Parmi eux, « Tour opérateur », qui ouvre le recueil en ironisant sur les voyages organisés ; « Le chien perdu de la rime » qui dit le secours sans faille de la rime pour le poète quand « Chaire du poète » joue habilement du vocabulaire religieux. Ceux qui furent- ou qui sont- les élèves d’Yves Leclair connaissent son art de jouer avec les mots simples ou savants. Et c’est ce subtil dosage entre extrême simplicité et grande érudition qui est un des charmes- et non des moindres- de l’écriture d’Yves Leclair, celui qui sait si bien découvrir « l’or du commun » dans le quotidien le plus banal.
Par les rues endormies, dans cet après-midi froid de mars, nous nous sommes ensuite dirigés vers la chapelle Saint-Jean, un lieu assez méconnu des Saumurois eux-mêmes. Chef-d’œuvre du gothique angevin, aux voûtes particulièrement remarquables, elle appartint aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Cette chapelle est un lieu de recueillement propice à l’écoute des mots de Fabrice Caravaca, jeune écrivain de Limoges et créateur de la maison d’édition Dernier Télégramme, qui nous a lu plusieurs extraits de ses textes. Sous les fines et élégantes nervures des voûtains, sa longue silhouette d’adolescent nous a donné à entendre notamment des extraits  de sa première œuvre publiée, La Vie, aux éditions des Fondeurs de Briques. « Cinquante-quatre fragments, qui dialoguent et forment un chant », composent ainsi une successions de pensées, de situations, de réflexions qui peuvent être celles de tout un chacun, à un moment ou à un autre de sa vie. La particularité de ce texte est d’être rédigé à la premier personne du pluriel, ce qui lui donne une ampleur inaccoutumée. On est d’abord surpris par ce « nous conquérant », assez étonnant chez un si jeune écrivain, mais bientôt cet emportement nous saisit et nous entraîne loin, vers des territoires emplis d’espoir, de fraternité et de sérénité. J’ai beaucoup aimé le passage où Caravaca comme en une litanie évoque les poètes de son panthéon personnel :
 «  Ossuaire : Cendrars autour du monde. Ossuaire : le sang rouge de Federico Garcia Lorca. Ossuaire, Georg Trakl et sa sœur. Ossuaire : Emily Dickinson seule et seule. Ossuaire : Fedor Dostoïevski et le cœur de l’homme. Ossuaire : Lautréamont et le cœur de l’océan. Ossuaire : Allen Ginsberg… »
 Dédiée à trois poètes que Fabrice Caravaca affectionne, ce long poème lyrique, à la tonalité unanimiste et aux accents sacrés, a trouvé une résonance particulière dans ce beau lieu.
 « Nous commençons. Nous recommençons. Nous ne nous
arrêtons plus. Nous sommes ivres déjà de beauté. Nous
avançons. Nous n'avons plus le choix. Il y a de grands
arbres. Et des histoires tout en haut. Il y a aussi du vert et
de la couleur et aussi de la lumière un peu plus loin.
Nous en voulons encore. Nous en voulons toujours.
Nous sommes vivants. » La dernière étape de cette balade poétique nous a conduits dans la salle Duplessis-Mornay de l’Hôtel de Ville de Saumur (XVI°-XVII°-XIX° siècles). Liza Kerivel, qui habite à Saint-Nazaire et publie depuis 2009, a lu des extraits de ses deux  romans. Ceux-ci racontent des histoires de femmes. Métamorphoses de la fuite et des saisons (2012) évoque la disparition de l’une d’entre elles sur le parking d’un super marché. L’auteur nous a lu d’abord un passage où le mari, demeuré seul, ne sait comment consoler ses enfants. Puis, de sa voix douce et claire, elle a lu des extraits de son premier roman, Inventaire des silences, paru en 2010. Il s’agit du long monologue d’une femme qui a quitté sa famille et qui tente de l’expliquer à ses enfants.  Mais d’expliquer quoi, au juste ? Les silences du quotidien, le poids de la routine, la vie qui s’enfuit, l’incompréhension qui ronge, la solitude en famille… Ici encore, on ne peut qu’admirer cette plongée extralucide chez un jeune écrivain dans l’intimité d’une femme, d’une épouse, d’une mère. Dire pour tenter de rompre ce silence mortifère qui fut le sien pendant plus de vingt ans  : « Le silence est là qui m’a toujours accompagnée. Si épais qu’avec lui, j’aurais pu me tricoter une écharpe et la serrer autour de mon cou. Si fort, en disant tout bas : il suffirait de presque rien. »C’est sur ce moment intense que s’est achevée cette balade poétique. Liza Kerivel, tout en remerciant les membres de La Maison des Littératures de l’avoir accueillie avec chaleur, a évoqué Albane Gellé, première Présidente de l’association, en soulignant que c’est elle qui avait eu l’idée de cette promenade en poésie. Une initiative que tous souhaitent bien sûr voir se renouveler, par un temps qui serait plus printanier. http://liza-kerivel.eklablog.com/

vendredi 15 mars 2013

Balade poétique

Rendez-vous à 15 heures Cour de la Maison du Roi (33 rue Dacier) 
En partenariat avec le Service Ville d’Art d’Histoire de Saumur 
Inscription à la Maison des Littératures 
Prix gratuit pour les adhérents et les enfants jusqu’à 16 ans, 2 € pour les non-adhérents.

Pour vous permettre de préparer cette balade, nous vous proposons les trois biblios des auteurs invités.


mardi 12 mars 2013

La bio-biblio de Patrick Dubost et Armand le Poête

Nos rendez-vous :

Jeudi 14 mars à 2oh00 - Salle Beaurepaire
en partenariat avec la Ville de Saumur et la Communauté d’Agglomération Saumur Loire Développement           
Entrée libre et gratuite

Vendredi 15 mars à 20h15  - Librairie Le Livre à venir 
21 rue de la Tonnelle à Saumur / 02 41 52 10 56 -  entrée libre

Samedi 16 mars de 10h00 à 12h30  - Atelier Mise en voix 
Médiathèque de Saumur. Tout public dès 10 ans.
Tarif : gratuit. Sur inscription à La Maison des Littératures / 02 41 40 75 88. 

La bio-biblio :


Tout en étudiant les mathématiques et la musicologie, Patrick Dubost s'est très tôt passionné pour la poésie. Auteur d’une vingtaine de livres, il pratique la "lecture / performance", donnant à entendre ses textes au travers de sa voix, ses gestes, et l’exploration des diverses possibilités techniques de travail du son, en particulier dans des studios de composition électroacoustique, ou dans la confrontation dynamique avec des musiciens instrumentistes. Chaque "poème" (entre deux et douze minutes), s’appuie sur un dispositif sonore, visuel et poétique autonome. Patrick Dubost intervient et publie régulièrement en France mais aussi à Tirana, Athènes, Zagreb, Beyrouth, Gênes, Monza, Londres, ou Montréal, Québec, Chicoutimi... Ses textes fortement ancrés dans l'oralité sont régulièrement mis en scène soit par des compagnies de théâtre, soit de plus en plus souvent par des compagnies de marionnettistes ou théâtre d'objets. Patrick Dubost intervient souvent accompagné de son alter ego : Armand Le Poête, qui lui-même a publié une dizaine de livres et un CD, et réalise diverses expositions autour de ses « poêmes ».

Dernières publications :

Dans la neige, Editions La Rumeur Libre, 2011
Les Neuf Coriaces, Editions Color Gang, 2010
Le corps du paysage (, Editions La Rumeur Libre, 2008
Jonas Orphée, Editions Color Gang, 2007
Fragments d’un homme amoureux, Ed. Lieux-Dits, 2006
Cela fait-il du bruit ? (écrits pour la voix), VOIX éditions, 2004
Le Manifeste pour un Théâtre Moderne, Editions Color Gang, 2004


Publications CD :
La parole immobile, avec Bernard Fort, GMVL, mini-CD, 2007
L’archéologue du futur, Editions GMVL, 2004


Dernières publications d’Armand Le Poête :
L’univers, avec Richard Meier, Coll. Firebox, Editions Voix, 2012
21 lettres, avec Anne-Marie Jeanjean, Tardigradétions, 2012
Le sexe des poêmes, Editions Plaine Page, 2010
Cache cache poême, La yourtière éditions, 2010
Allumer tes yeux, Editions Voix, collection Matchbox, 2009
Nouveaux Poêmes d’Amour, Editions La Rumeur Libre, 2008
93 Poêmes d’amour, Editions de la Pleine Lune, Montréal, 2008
L’Univers, Editions Voix, 2006
Le début du Monde, Editions Color Gang, 2004

Et un CD d’Armand Le Poête :
Mon premier CD, Editions GMVL, 2011.
http://patrick.dubost.free.fr
http://armand.le.poete.free.fr

lundi 11 mars 2013

Des poèmes dans la ville

Comme l'année dernière, des supports-poèmes invitent à la lecture les Saumurois.
Vous retrouverez les affiches Decaux, les panneaux sur les flancs des bus, les cartes postales et des sets de table chez les établissements partenaires de l'opération.
Bonne lecture à tous !