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vendredi 30 novembre 2012

Eric Pessan

Du 4 au 11 décembre 2012, 

l'écrivain Eric Pessan sera en résidence à Saumur, 

à l'invitation de la Maison des Littératures.




"217, c'est le numéro de ma chambre. C'est le dernier chapitre de ce livre, c'est le creux, le mystère, c'est l'endroit où mon esprit cartésien a envie de croire aux fantômes. C'est le secret, aussi, ce que je n'écris pas dans mes livres, parce que je l'ignore, parce que j'ai besoin d'angles morts et de ne surtout pas chercher à voir certaines choses. Deux cent dix-sept, c'était ma contrainte, j'ai toujours des contraintes que, d'ordinaire, je ne révèle jamais."

Extrait d'Ôter les masques, éditions Cécile Defaut, 2012

lundi 29 octobre 2012

Saison 2012-2013

La Maison des Littératures est heureuse de vous présenter les prochains rendez-vous littéraires ainsi que l'ensemble des événements programmés tout au long de cette nouvelle saison 2012-
2013.
Nous souhaitons  vous y retrouver nombreux.









jeudi 20 septembre 2012

Le billet de Catherine Thévenet


Au jardin des poètes : Les Poétiques, à Saumur, les 7, 8, 9 septembre 2012.

Les 7, 8 et 9 septembre 2012, les amoureux de la poésie s’étaient de nouveau donné rendez-vous à Saumur, au jardin des Plantes, pour la 6ème édition des Poétiques. Accompagnée de ses deux guitaristes, Grégory Natale et Eric Rathé, l’artiste pluridisciplinaire québécoise Sylvie Laliberté a ouvert le festival avec ses chansons faussement naïves, tristes et pas tristes, sur l’amour et le monde actuel.
Les rencontres de l’année dernière avaient été consacrées aux éditions Zulma ; cette année, c’était les éditions La Dragonne, créées en 1998, qui étaient à l’honneur. D’autres éditeurs étaient aussi présents : Potentille, Approches, Entre deux, Dernier Télégramme, Les Ateliers Rougier, les revues Ficelle et Neige d’Août,  la médiathèque de Saumur et, bien sûr, la librairie indépendante saumuroise, Le Livre à Venir, animée par Patrick Cahuzac.
Le samedi 8, leur créateur, Olivier Brun, est venu évoquer la variété d’un catalogue, où se côtoient Philippe Claudel, Bernard Noël ou Florent Kieffer. La demi-douzaine de collections de la maison  propose romans, récits, poèmes, plus ponctuellement des livres d’artistes. Souhaitant une proximité avec ses lecteurs, La Dragonne « s’attache, de manière artisanale, à faire découvrir- ou redécouvrir- des livres qui savent prendre leur temps ». « Chaque livre, réalisé avec soin, se voudrait le prolongement d’une aventure humaine autant que littéraire ».
Ce même samedi, on pouvait aussi assister à une lecture-rencontre avec la peintre et poète, Caroline Sagot-Duvauroux. Elle était accompagnée de Cathie Barreau, écrivain et responsable de la Maison Julien-Gracq à Saint-Florent-le-Vieil. Née en 1952, Caroline Sagot-Duvauroux vit à Crest dans la Drôme où elle s’est occupé pendant plusieurs années d’un marché annuel de petits éditeurs. Depuis 2002, elle publie chez José Corti. Selon Antoine Emaz, c’est « l’énergie, la pulsion de langue, le continuel en avant de parole, le goût de la matière verbale », qui caractérisent son écriture. Une « écriture de l’élan », qui se collette avec les mots et leur redonne vie. « Je dissone. Vous ignorez qu’outre mesure un chant bat… » 
Cette première journée s’est achevée avec une lecture dansée, proposée par le poète Antoine Mouton (publié à La Dragonne) et la danseuse et chorégraphe Carole Bonneau, qui enseigne au CNDC d’Angers. Intitulé Un qui s’en va, un qui reste, le spectacle met en scène « des objets usuels, des sensations où les mots sont reliés entre eux par le mouvement et sollicités de manière inhabituelle ».
Le dimanche 9 septembre au matin avait lieu un atelier, animé par Pierre Bodériou, artiste et enseignant à l’Ecole d’Art. Il a permis à une huitaine de participants de se sensibiliser à la technique et à l’art de la gravure. Celle-ci était par ailleurs superbement représentée par une exposition d’œuvres originales de Gérard Titus-Carmel (peintre, dessinateur et poète), Bibliothèque d’Urcée. Avec cette œuvre, l’artiste utilise une technique de gravure mise au point par Henri Goetz, la gravure au carborundum. Celui-ci est une poudre dont on se sert dans l’industrie de rodages divers, le travail du verre, de la fonte, le polissage des pierres, mélangée avec des vernis ou des résines qui durcissent au séchage. Le thème du livre devient, sous les doigts de l’artiste, prétexte à un travail géométrique et coloré. « Une méditation plastique sur le fil du rasoir : à la fois construite et buissonnière... »
Gérard Titus-Carmel, illustrateur notamment d’Yves Bonnefoy et de Philippe Jacottet, était par ailleurs l’interlocuteur du poète Antoine Emaz, auteur d’une trentaine de recueils de poèmes. Leur entretien a porté sur la réalité du livre d’artiste, dont j’aimerais rendre compte ici.
Je suis arrivée alors que la rencontre, animée par le journaliste Jean-Luc Terradillos, avait déjà commencé. Gérard Titus-Carmel disait que, dans cette délicate entreprise, l’illustrateur doit s’adresser à la personne idoine qui a écrit le texte qu’il fallait. Pour Antoine Emaz, il s’agit toujours d’un travail de relation, que l’on parte d’un travail plastique ou de poèmes. Ainsi, pour le livre intitulé Vagues, il a écrit un texte né de la forme prévue par l’artiste, tout un système de pliages. Il ne faut surtout pas être prisonnier de l’image proposée par l’artiste et l’échange doit se faire dans les deux sens.
Le livre d’artiste est bien plus qu’un travail à quatre mains. Gérard Titus-Carmel évoque l’auteur, l’artiste, l’éditeur, le façonnier, le distributeur. De plus, s’il faut certes rentrer dans une forme, il faut aussi penser à la façon dont l’artiste entrevoit la collaboration en différé, à l’écart qui existe entre les deux formes. Il importe de tenir compte de la nature même du travail de chacun, le peintre dans son atelier et l’auteur dans sa bibliothèque.
A propos du travail d’imprimerie, Gérard Titus-Carmel regrette la disparition des véritables imprimeurs. Il évoque avec mélancolie un imprimeur de ses amis, à L’Haye les Roses, survivant d’une époque qui ne connaissait pas encore le jet d’encre.
Selon Antoine Emaz, la « part insubmersible » qui demeure, c’est le rapport entre l’artiste et l’écrivain. Il souligne cette zone d’amitié, de correspondances, qui permet encore la réalisation d’une œuvre qui sera tirée à cinq ou six exemplaires, dans une perspective qui n’est pas marchande. C’est ce que Daniel Leuwers appelle les « livres pauvres ». Constituant des collections hors commerce, ce sont de petits ouvrages où l’écriture manuscrite d’un poète rejoint l’intervention originale d’un peintre. Publiés depuis une dizaine d’années chez Gallimard, ils ont déjà atteint le cap des mille livres.
En ce qui concerne l’importance des affinités électives, est évoquée ici la rencontre du sculpteur et peintre Antonio Segui avec Alberto Manguel. Tous deux Argentins, tous deux exilés en France, ils ont publié plusieurs livres ensemble ( Sombras de Segui, Il Ritorno…)
Puis Gérard Titus-Carmel rappelle la traduction de Pétrarque par Yves Bonnefoy, qu’il a illustrée (Je vois sans yeux et sans voix je crie, chez Galilée, « Lignes fictives », 2011). Est-ce l’auteur italien qu’il illustre ou le poète français, se demande-t-il. Il lui faut trouver l’interstice, dit-il, considérant que c’est plutôt la traduction de Bonnefoy qui illustre Pétrarque. Quant à lui, il lui faut découvrir une autre façon d’entrer dans les mots.
Pour ce qui est des contraintes technique, elles sont parfois selon lui, et paradoxalement, le prix de la liberté. Ainsi, le fait de lui imposer deux couleurs, par exemple, lui permet de ne pas avoir à hésiter sur la troisième ! A ce propos, Antoine Emaz se souvient de sa collaboration avec Marie Alloy pour le recueil intitulé D’une haie de fusains hauts (Editions Le Silence qui roule).  A côté des lavis de couleur verte, le poème, souligne-t-il, doit pouvoir tenir tout seul, et l’artiste doit pouvoir se voir en soi : « Quelque chose comme une ventilation lente d’être ». Et si l’on n’est pas satisfait, reprend Antoine Emaz, la question se règle vite : ou l’on se remet au travail, ou l’on écrit un autre texte.
Il précise par ailleurs que, pour sa part, il n’écrit quasiment plus de poèmes, « ça ne marche plus ». C’est ainsi qu’il est en train de réaliser l’anthologie de son œuvre poétique. Caisse claire (chez Points) rassemble ses textes de 1990 à 1997. Sauf, avec des encres de Djamel Meskache (chez Tarabuste), réunit les poèmes de 1986 à 2001. Il lui reste un dernier ouvrage à faire pour la période 2000-2010. Après, « j’aurais fini », assure-t-il.
Ensuite, Gérard Titus-Carmel  parle des repentirs. Après avoir peint un tableau, on se dit qu’il est là, qu’il ne bouge pas, et puis, un jour, il apparaît désastreux. Et l’on se met à repeindre dessus. Il se remémore ainsi cette grande toile violette, aux teintes vineuses, dont pendant six mois il avait été très satisfait. Un jour, soudain, il s’est dit que c’était un désastre et il l’a repeinte au jaune de Naples. Une femme visitant son atelier lui a dit : « J’aime beaucoup la jaune. » Revue et corrigée, la toile violette avait disparu. Il rappelle encore l’anecdote de Pierre Bonnard qui visitait les musées une boîte de couleurs à la main et retouchait les toiles de maître.
Dans la réalisation d’un livre d’artiste, subtile alliance d’un poète et d’un illustrateur, le peintre est-il « appelé à filer doux » ? En fait, il s’agit plutôt pour chacun de se placer dans sa « belle et voisine solitude » et de faire en sorte « qu’une autre voix se joigne à la sienne ». Le peintre tentera de « donner forme au mystère », en approchant « l’indénouable secret des mots », en prêtant l’oreille au « chant d’un écho ». Tout est dans la qualité du partage, « comme l’ombre et la colonne, le prince et l’architecte ».
Il semblerait par ailleurs qu’il n’y ait pas de loi en ce qui concerne le format de l’ouvrage. Selon Gérard Titus-Carmel, qui a illustré une quarantaine de livres, aux formes les plus variées, seul compte « le beau geste ». Il avoue que l’illustrateur est « presque de trop mais que ce trop est demandé ». Le livre réussi sera celui que l’on referme en disant : « C’est bien ! »
Quant à s’attaquer aux « grands textes », le peintre qu’il est n’y songe guère. S’il reconnaît les réussites de Daumier avec La Divine Comédie ou de Granville avec La Fontaine, il déplore ce que fit Dali par exemple avec l’Evangile de Jean. Dans ce genre d’entreprise, n’est-il pas en effet très malaisé de « tenir la longueur » ? Il préférera se préoccuper de la structure d’un texte en l’illustrant au début avec le frontispice, au milieu et à la fin. Une manière discrète de dire : « Je suis toujours là ! »
Antoine Emaz rappelle alors son travail (Obstinément peindre, davantage « étude » ou « note sur ») avec  Monique Tello, peintre et graveur, publié Au Temps qu’il fait. Après lui avoir donné à visiter son atelier, le peintre a envoyé au poète des gravures de tigres et de feuilles de figuiers. Il les a eues longtemps sous les yeux dans « un continu de regard » ; il a voisiné avec elles. Il ne parlera pas de construction mais bien plutôt de « prises de vue sur un travail ». Cherchera-t-il « quelque chose qu’il ne voit pas » ? Sera-t-il attiré par une couleur ? En l’occurrence, dans ce cas-précis, Antoine Emaz n’a d’abord perçu qu’un fouillis de lignes puis, peu à peu, dans ces œuvres à la limite du figuratif et de l’abstrait, il a « vu » les tigres. De même, les feuilles de figuier lui sont apparues davantage comme des motifs décoratifs sans référent réel. C’est alors que « du texte finit par s’écrire » et que « le texte essaie d’ouvrir le regard ».
C’est ce « regard long et attentif » que Gérard Titus-Carmel a provoqué chez lui quand le poète a admiré la série des Nielles, « presque effrayants d’énergie », dans lesquels le peintre a décliné l’image du torse de Christ de Matthias Grünewald. Dans le mouvement de cette série de cinq nielles gravés, il a décelé « quelque chose de fantastique ». Gérars Titus Carmel explique alors cette légère rotation du tronc du Christ qui fait qu’il tourne sur lui-même. « Tout en rendant hommage à Grünewald, cette série extrêmement raffinée offre par la superposition de deux gravures et dans un jeu subtil de transparences, une double lecture de la vision du thorax et une démultiplication de plans, qui accentuent l’effet d’asphyxie et de torture infligées au corps supplicié. » (http://www.musee-unterlinden.com/accrochage-nielles-titus-carmel.html) Des vingt-huit cuivres d’origine, il n’en a retenu que cinq, donnant à voir « la présence-absence d’un corps rêvé ». Antoine Emaz, dit-il, a su parler de cette vie-là, qui pouvait assurer la série.
Antoine Emaz lit alors des extraits de ce qu’il a écrit sur les 150 dessins de La Suite Grünewald puis des extraits de Cuisine (en téléchargement sur le site de François Bon). Voir aussi : http://www.paperblog.fr/2161851/titus-carmel-suite-grunewald/
Mais Gérard Titus-Carmel est aussi un peintre qui écrit. Voilà pourquoi il évoquera son recueil de poèmes intitulé Ressac. Ce sont trente poèmes, quasiment identiques, qu’accompagne une sorte de voix off comme dans un chœur antique, sorte de Variations Goldberg sur la mer. Antoine Emaz le présente ainsi chez Poezibao : « Livre strictement d’une seule situation : une personne immobile regarde les vagues se briser sur une plage de galets. […] une écriture du flux rythmique autant que de l’émotion et de la mémoire. Mais c’est tout aussi bien une écriture de la contrainte, du cadre, de la composition. J’ai déjà dit la situation unique tenue sur cent pages ; il faut ajouter l’organisation quasi arithmétique de l’ensemble. » 
Antoine Emaz renchérit qu’il aurait aimé être peintre. Il aime travailler avec eux car ils lui « apprennent des choses ». Picasso disait que « Reverdy à ses yeux écrivait comme un peintre ». Les deux artistes évoquent alors les illustrations de Picasso pour Le Cocu magnifique de Fernand Crommelynck (1966), un ouvrage à la « beauté d’estran », marqué par l’écart entre le texte et l’image. Ils admirent encore le travail à quatre mains de Picasso et de Reverdy sur Le Chant des morts, du second.
Cet entretien passionnant s’est donc achevé sur cette idée capitale qu’on ne sera jamais un bon illustrateur si on le fait d’une manière servile. Poète et peintre travaillent ainsi en toute liberté.
Le point d’orgue de cette sixième édition des Poétiques a été donné par une lecture de textes des écrivains publiés à La Dragonne par le grand comédien Didier Sandre. Celui qui a reçu en 1996 un Molière pour le rôle de Lord Arthur Goring dans Un mari idéal d’Oscar Wilde est un grand liseur de textes et un marathonien des mots qui participe à de nombreux festivals.
Albane Gellé l’a remercié de sa venue qui clôture de belle manière le festival. Elle a salué l’Ecole de Musique qui a animé le week-end et tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces trois jours en poésie.
Le comédien avait choisi des textes de tonalités diverses. Il a d’abord lu une nouvelle, intitulée « Chelsea Hôtel », extraite du recueil de Fabien Sanchez, Ceux qui ne sont pas en mer. Entre réalisme et humour grinçant, le narrateur se demandera à la fin « comment [son père] avait fait pour vivre et être à la hauteur ». Le comédien a su rendre cet univers noir de Fabien Sanchez, qui lui a valu parfois d’être comparé à Raymond Carver. Tout comme le nouvelliste doit « trouver sa propre musique », Didier Sandre a trouvé la sienne pour mettre en voix la tonalité mélancoliquement amère de Fabien Sanchez.
Il a ensuite lu deux textes, extraits de Un bâton de l’écrivain belge Pascal Leclercq.  Dans Mauve et l’enfant, il a fait renaître la poésie d’une écriture imagée qui, ainsi que l’explique Marie-Clotilde Roose se nourrit du végétal, de l’animal, qui « confronte l’humain à ses limites, à ses terreurs et ses absurdités, mais aussi à ses tendresses et à ses pudeurs ». Au milieu des phalènes, dans « la ville appauvrie », parmi la chélidoine et la sauge, Mauve a « surgi de nulle part », avec ses mollets vêtus de « bas blancs tachés de fruits rouges ». Une « texture aérienne » pour une nouvelle poétique.
Du même ouvrage, le comédien nous a donné à entendre un autre texte, « Sur la transcévenole ». Chemin faisant, il nous a appris à marcher au pas et à renaître dans la marche : « Je deviens ma besogne/ me cambre sous le garrot. » Une route qui est plutôt celle des origines, une sorte de métaphore cahoteuse de la vie : « Je ne suis plus que le chemin, je caresse et chloroforme. » Et comme l’écrit justement Jack Keguenne, « L’inévitable contrainte de la fin n’exclut pas le choix des chemins que l’on décide de sceller en soi. » Ces deux textes à l’écriture « très physique » ont fait l’objet d’installations sonores en direct avec Jack Vitali.
Enfin, Didier Sandre n’a jamais été aussi meilleur, me semble-t-il, que dans la lecture de La Manifestation, d’Antoine Choplin, une histoire à la lisière du réalisme et de la fable. Grâce à ses mimiques, ses intonations, ses hésitations, ses rares mouvements de mains, ses sourires entendus, nous avons suivi et « vu » ce Monsieur Bobbie, un petit vieux encore enfant, peut-être un malade ou un retraité, qui fait tous les jours la même promenade « trigonométrique ». Cette silhouette à la Monsieur Hulot est happée un jour dans une manifestation qui lui donne enfin l’occasion d’Exister. Ni la bousculade, ni les coups des « saucisses d’ébène » n’auront raison de ce dernier sursaut de vie qui se manifeste par le cri : « Liberté! Exister ! Crever !… » Trois mots qui « sonn[ent] sacrément ! » Le petit homme mécanique se verra sans doute sauvé à la fin : « Des larmes, Monsieur Bobbie, des larmes ! »
Chaudement applaudi par l’auditoire des Poétiques, Didier Sandre a lu encore deux texte très brefs : « On partira sans doute… on restera peut-être… on sera un garçon comme un autre… à mille lieues du but qu’on se sera fixé. » Puis, discret et souriant, il nous a quittés avec un geste de la main amical.

mercredi 19 septembre 2012

Revue de presse

Vous trouverez ci-après le billet du secrétaire de l'association, Claude Guichet, ainsi que la copie des trois articles parus pour le week-end. Nous espérons qu'ils vous rappelleront de bons souvenirs ou vous ferons regretter de n'y avoir pas participé.



Cette 6ème édition des Poétiques au Jardin de Saumur a commencé le vendredi soir sous le signe de Laliberté , pleine de finesse, de malicieuse délicatesse et prénommée Sylvie. Un souffle léger, rafraichissant  nous venait directement du Québec avec un duo de guitaristes qui prenaient à l'évidence un grand plaisir à mêler leurs accords à cette douce voix animée d'une gestuelle à la fois drôle et "faussement" naïve. Cette soirée fut "formidable" comme les deux journées qui allaient suivre. Dès le samedi matin, les éditeurs, la librairie "Le livre à venir" et la Médiathèque de Saumur  installaient leurs tables sur la pelouse verte, bien à l'ombre des arbres pour tenir les livres de poésie et autres nouvelles bien fraîches .     
Les lectures et rencontres avec les auteurs, éditeurs et artistes allaient s'enchainer selon le programme prévu agrémenté d'intermèdes musicaux par Elena et Laura le samedi et par la classe de saxophone de Catherine Duchêne de l'Ecole de Musique de Saumur le dimanche et l'espace enfants animée par Nadine Decorce pour laisser toute tranquillité aux parents. 
Ce fut un beau et lumineux week-end , plein de belles rencontres où les regards pétillaient et  où les oreilles dressées captaient la musique de la langue d'une Caroline Sagot-Duvauroux, toute empreinte du Causse Méjean, d'une Annie Peltier et sa fabuleuse "chaise végétale", d'un Fabien Sanchez , fabuleux conteur, d'Antoine Mouton , brûlant du feu de sa jeunesse, du peintre internationalement reconnu et aussi dessinateur, graveur, poète,  Gérard Titus-Carmel dialoguant avec Antoine Emaz et en clôture de la manifestation le timbre grave et cristallin d'un Didier Sandre qui résonna longtemps encore dans le temple naturel du Jardin des Plantes .  Et "tout ça gratis", au coeur de Saumur, dans un de ses plus beaux écrins !  Un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué d'une façon ou d'une autre au succès de cette édition et dernier clin d'oeil à  Sylvie Laliberté pour nous avoir laissé cette phrase pleine de bon sens "Tout le monde adore ce qui est loin, très loin. Et si on est allé, loin, très loin, cela est une preuve de quelque chose. Alors que si on est allé près, tout près, c'est qu'on est allé nulle part. Moi je dis que de rester là, tout près, cela peut demander beaucoup de courage, autant de courage que d'aller visiter les lions dans la forêt."  extrait de son livre "Je suis formidable mais cela ne dure jamais très longtemps" aux Editions Les 400 coups.  

 Claude Guichet






mardi 26 juin 2012

6ème édition du festival Les Poétiques

7-8-9 septembre 2012

Voici le programme détaillé. Un petit clic sur l'image suffit pour la faire apparaître plein écran.
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Bonne lecture






jeudi 21 juin 2012

"Galoper en arrière du temps": Jérôme Garcin, un écrivain cavalier à Saumur


Nous sommes heureux de vous proposer, une nouvelle fois, la lecture du billet que Catherine Thevenet a fait paraître sur son blog : http://ex-libris.over-blog.com/Nous l'en remercions.

Vendredi 15 juin 2012, au Jardin des Plantes de Saumur, l’écrivain et journaliste Jérôme Garcin était l’hôte de La Maison des Littératures, qu’anime la poétesse Albane Gellé. Depuis 2008, il est en effet le parrain de cette association qui promeut romanciers et poètes.
Dans la présentation de son invité, Albane Gellé a rappelé le parcours d’un écrivain aux multiples facettes qui, depuis son premier récit autobiographique,La Chute de cheval (1998), ne cesse de «creuser l’intime». Selon elle, il serait vain de vouloir classifier une œuvre dans laquelle le roman se fait document, l’essai, roman ou l’entretien, récit. Ce que cherche surtout Jérôme Garcin, l’écrivain cavalier, c’est à «se rassembler» comme on le fait à cheval. Il s’agit pour lui de «tirer un fil», de redonner vie à des oubliés, en écrivant des livres qui sont à la fois hommage et remerciement.
Mais dans cette vie très remplie, qui se partage entre journalisme et écriture, comment Jérôme Garcin concilie-t-il le temps éphémère de l’actualité et un temps plus durable dont il faudrait retrouver la qualité ?
En remerciant Albane Gellé de sa présentation exhaustive, l’auteur d’Olivier a reconnu assumer sa schizophrénie.  Il est bien conscient du paradoxe qu’il y a à courir sans cesse après l’actualité pendant quatre jours et demi, pour ensuite disparaître pendant deux jours et demi en Normandie, pour passer d’une vie horizontale à une vie verticale, celle du cavalier qu’il est. Mais pour lui, monter et écrire sont deux activités inséparables, indissociables depuis l’écriture de La Chute de cheval. Il en est convaincu, sans les chevaux, il n’aurait jamais écrit. S’il existe une impudeur à parler de soi, c’est bien le cheval qui l’a pourtant autorisé à le faire. Et il évoque cette première fois où, après avoir fait une balade à cheval, il se mit à recopier ce qu’il avait écrit dans sa tête pendant sa promenade. Ainsi la selle est devenue son divan  et «c’est fou ce qu’on peut se raconter sur le dos d’un cheval» !
S’il s’autorise ainsi à se confier au cheval, c’est parce que le cheval est l’animal qui l’a privé de son père de quarante-cinq ans alors que lui en avait dix-sept. Et pourtant, longtemps, il a considéré le cheval comme un voleur et s’en est tenu farouchement éloigné. Il affirme à présent que monter et écrire sont deux choses très proches. Quand on a trouvé la phrase juste, on ne voit plus le travail qu’elle a demandé et c’est la même chose en équitation. Jérôme Garcin avoue d’ailleurs qu’il a presque failli «basculer» et tout abandonner pour les chevaux. Dorénavant, il est cependant parvenu à trouver un équilibre précaire dans ses multiples activités.
Ne doit-il pas en effet lutter contre la folie de cette accélération du temps journalistique qui oblige à tout vivre en temps réel et à pratiquer au Masque et la Plume le contraire de ce pourquoi lui-même écrit ? Il sait que le public de ces «jeux du cirque» n’attend qu’une chose : que les critiques s’y transforment en «monstres carnivores», et disent le plus de mal possible des œuvres. Si c’est amusant à faire, c’est cruel. Auteur lui-même, il  vit mal cette situation. Pourtant il reconnaît que ce jeu permanent, cette comédie, a l’Histoire pour elle. En dépit de tout, on le sent en effet fier et heureux de travailler depuis vingt-cinq ans pour cette émission créée en 1955, qui possède le plus grand studio de France-Inter et qui est la plus vieille émission en Europe.
Puis Jérôme Garcin évoquera avec la pudeur qui le caractérise la publication tardive de son dernier récit autobiographique, Olivier (2011), qui remémore la mort de son frère jumeau à l’âge de six ans. En écrivant, sans plaisir, précise-t-il, cette œuvre douloureuse, il a tenté de répondre à des questions qu’il ne s’était jamais posé. Quand on perd son frère jumeau, devient-on un jumeau amputé ?  Quelle est la part de culpabilité ? Il a compris soudain que sa passion pour le cheval lui rendait les quatre jambes de la gémellité perdue. Et s’il est aussi boulimique d’activités, n’est-ce point parce qu’il travaille désormais pour deux ? Une façon toute personnelle de trouver un équilibre à sa vie.
Olivier paraîtra en Folio en septembre 2012 et l’auteur a accepté de faire figurer une photo de son frère disparu sur la première de couverture. Jérôme Garcin lit alors la très belle postface qu’il a rédigée pour cette nouvelle parution. La mort de son frère, de celui qui était «[s]on secret», explique son «goût fétichiste pour les années soixante», sa peur qu’on lui manque. Il y revendique d’être jugé sur «ce qu’on fait et non sur ce qu’on est ». S’il a écrit ce livre sur Olivier «[sa]force et [sa] faiblesse», c’est par crainte qu’on ne l’oublie l’âge venant. Dans ce «mélange de douleur et de bonheur», il éprouve le «devoir de désigner l’invisible». L’écriture des deux prénoms, Olivier et Jérôme, a restitué intact le couple qu’il formait avec son frère. Et «l’attendrissant sourire» de leur mère lui a parlé de son frère. Quant au rosier de juillet 1962, planté sur la tombe de son jumeau, il s’étonne de sa stupéfiante vitalité.
Jérôme Garcin aura vécu six ans avec son frère et plus d’un demi-siècle sans lui. Ils auront aussi vécu neuf mois ensemble, de cette vie intra-utérine dont parle la psycho-thérapeuthe allemande, Bettina Austermann. C’est elle qui a fait part de cette découverte étonnante de l’observation d’un fœtus de jumeau mettant le bras autour de son frère, alors que le cœur de celui-ci est en train de cesser de battre.
Sur le bureau de l’écrivain, deux photos : celle de son père à cheval, une autre de son frère prise devant Notre-Dame. Depuis, lui dit-il, «tu ne m’a jamais quitté».
A Albane Gellé qui lui demande quels sont ses « prochains galops arrière » en écriture, Jérôme Garcin répond qu’après Olivier, il a du mal à reprendre quelque chose. Quand on a écrit « ça », y-a-t-il autre chose à dire ? Pourtant il a repris son bâton de pèlerin littéraire avec un nouveau roman, celui qu’il est en train d’écrire sur Jean de la Ville de Mirmont, jeune Bordelais ami de Mauriac, mort au Chemin des Dames. Il s’emploie ainsi à le réinventer.
C’est déjà ce qu’il avait fait lorsqu’il avait écrit sur Héraut de Séchelles, dansC’était tous les jours tempête. Il avait beaucoup aimé écrire sur cet avocat et ami de Louis XVI, cas exemplaire de palinodie politique qui, à la Révolution, avait participé au Comité de Salut public et était lui-même mort guillotiné. Au bourreau, qui avait voulu le séparer de Danton au moment ultime, il avait lancé : «Bourreau, tu n’empêcheras pas nos têtes de s’embrasser dans le même panier !» Il avait réinventé à sa manière la brève vie de ce cynique et il se demande encore comment il a pu se mettre «dans la peau d’un type pareil» !
Puis Jérôme Garcin a récidivé ce genre d’entreprise avec Etienne Beudant (1886-1949), le grand théoricien de l’art équestre, personnage bouleversant et d’un caractère très au-dessus de la moyenne. Dans L’écuyer mirobolant, Il a conservé son parcours, de Saumur au Maroc en passant par l’Algérie, et son retour brisé à Dax, le corps en charpie. Les deux versants d’un vie, dont la seconde moitié de son existence sur une chaise roulante.
Jérôme Garcin évoque ici le texte magnifique de Beudant, arrêtant de monter et confiant sa jument Vallerine dont il se sépare pour jamais. Véritable vademecum qui précise comment il faut s’en occuper, comme si elle était un être humain. On sait que cette jument, mise dans un pré près de la Loire pendant l’exode de 1940, disparut sans laisser de traces. Le privilège du romancier est de lui prêter une seconde existence en lui faisant rencontrer un jeune cavalier du nom de Philippe.
L’écrivain explique comment il a réinventé ce personnage (qui avait assisté à un spectacle de Buffalo Bill), en imaginant pour lui une rencontre avec Calamity Jane. Il a aussi imaginé une amitié (hautement improbable dans la réalité) avec le maréchal Lyautey.
Jérôme Garcin lit alors le chapitre 14 de son roman L’écuyer mirobolant (Dax, 12 janvier 1949) qui raconte la mort d’Etienne Beudant. Admirable passage dans lequel le superbe cavalier d’autrefois «psalmodie» les vers du Madrid de Musset et évoque son passé devant son vieux palefrenier René. Par un matin de janvier, le serviteur fidèle retrouvera son maître mort dans son fauteuil roulant, «dans une position qu’il ne lui avait jamais vue, un peu faraude, ridicule, impudique, inhumaine», une badine dans la main droite, une rêne de bride dans la gauche, deux éperons portugais accrochés à ses «charentaises informes». «Il venait de faire sa dernière reprise. Une de ses plus belles reprises, docteur…», dit René au médecin qu’il appelle pour venir constater le décès.
Quelqu’un demande ensuite à Jérôme Garcin pourquoi il écrit. Il répond que, pour lui, l’idée de transmission est capitale. Il a toujours écrit avec l’idée de transmettre (Théâtre intime, 2003, par exemple). Dans cette démarche personnelle et égoïste, dit-il, il a voulu raconter  à ses trois enfants qui est leur mère, Anne-Marie Philipe, la fille de Gérard et Anne Philipe. Leur dire les combats qu’elle a menés pour monter à son tour sur scène, leur révéler ce que certains ont besoin de savoir pour continuer à vivre.
Il y a sans doute aussi dans la démarche d’écrire le souci de se décharger un peu, de faire le clair avec soi-même. On croit qu’on peut vivre sans exprimer ce que l’on a en soi et Jérôme Garcin, après notamment la mort de son père, avoue avoir été psycho-rigide et avoir longtemps intériorisé ses sentiments. Dans le silence, il dit avoir toujours envié «le culot des comédiens qui se racontent». Il s’étonne d’ailleurs d’avoir attendu si tard pour raconter oralement la scène de l’accident de son jumeau. N’est-ce pas en effet plus confortable de ne pas se poser de questions ?
Jérôme Garcin a bien conscience qu’il écrit surtout sur des «vies arrêtées». Son premier livre en 1994, Pour Jean Prévost, évoquait Jean Prévost, cet écrivain de l’entre-deux guerres, fou de Stendhal. Parti en 1942 pour le Vercors, devenu le capitaine Goderville dans la Résistance, il continua à écrire. Mitraillé par les Allemands lors de la chute du maquis en 1944, il écrivait encore sur Baudelaire.
L’admirateur de Jean Prévost considère que «beaucoup de destins pleins sont brefs», une équation certes puérile qui ne vaut que pour lui mais qui est en parfaite adéquation avec le destin fracassé de Gérard Philipe. Et après la mortelle chute de cheval de son père, Jérôme Garcin avait retrouvé les derniers mots d’une étude qu’il rédigeait sur Charles Péguy. Ils évoquaient ce «Charles Péguy qui rêvait d’une mort bien fauchée».
Pour l’écrivain, « tout tourne autour de ce sentiment de précarité ». Et il a bien conscience qu’en le reportant sur les siens, il génère ainsi un état d’angoisse illégitime, pas toujours très sain. Et lorsque son fils a eu six ans, il s’est étonné de ce miracle. Son père étant mort à quarante-cinq ans, lorsqu’il a eu le même âge, un jour, à cheval, il a éprouvé trois minutes d’effroi intense. «Je devenais le père de mon père», dit-il.
A une auditrice qui lui demande si ce sentiment proche de la pathologie n’est pas trop lourd à porter, l’écrivain reconnaît que son épouse Anne-Marie Philipe a «le pouvoir inouï d’avancer sans regarder en arrière». Cavalière elle aussi, elle va de l’avant et lui a rendu une légèreté à laquelle il n’était pas disposé, lui dont «le passé colle aux bottes».
Puis quelqu’un lui demande encore si passer du silence absolu à la publication n’est pas passer d’un extrême à l’autre. Il répond qu’en écrivant Olivier, il a toujours eu la conviction qu’il irait jusqu’au bout. Il s’est bien sûr demandé si publier ce récit n’était pas une manière d’abîmer le souvenir de son jumeau,  si cela ne représentait pas une forme de vulgarité ou d’outrecuidance. Mais il a en fait compris que, dans une famille où l’on considère qu’on ne se raconte pas, cela faisait partie de son auto-thérapie, et que c’était un processus dont il avait besoin.
A cette occasion, il a reçu de nombreux témoignages de lecteurs et son frère Olivier est ainsi devenu «le petit ami de gens qu’ [il ne conna[ît] pas». Il s’agit là d’un processus de mort et de résurrection qui préserve le bonheur des vivants tout en percevant la présence des morts.
Une auditrice rapproche ensuite son récit de celui d’Annie Ernaux, L’autre fille. Jérôme Garcin reconnaît une forme de parenté entre les deux ouvrages, tout en faisant remarquer qu’Annie Ernaux n’a jamais connu sa sœur disparue alors que lui a vécu six ans avec son frère. Il affirme que, dans les deux cas, l’écriture est cicatrisation de la douleur et qu’elle est toujours une forme de réparation.
Enfin on évoque Boris Cyrulnik et le processus de résilience. Jérôme Garcin cite la belle phrase de Hölderlin : «L’art et la philosophie, c’est l’hôpital des âmes blessées.» Il précise par ailleurs que les livres dont il parle dans son récit,Olivier, font partie de sa vie et qu’il les a lus alors qu’il avait dix-sept, dix-huit ans. Il n’a pas lu de livres spécialement pour l’écrire. Ce n’est qu’après notamment qu’il a lu Le Syndrome du Jumeau perdu d’Alfred R. et Bettina Austermann.
Pour terminer la soirée, il souhaite que quelqu’un lui pose une dernière question, mais plus gaie. On lui demande de parler de ses liens avec la chanteuse Barbara (BarbaraClaire de nuit, 1999). Il raconte alors les circonstances de leur rencontre, lors d’une de ses dernières tournées en 1990, au festival de Ramatuelle. Elle était en répétition par 35° au milieu du chant des cigales, tandis que Jérôme Garcin se trouvait dans la coulisse avec son jeune fils Gabriel. Celui-ci lui a échappé et, se plantant devant le micro, a demandé à la chanteuse pourquoi elle était toujours en noir. Après lui avoir dit : «Tu me vois, habillée en rose ?», elle a confié le petit garçon  à son chauffeur en le chargeant de lui acheter un cadeau. De retour de Saint-Tropez avec un polaroïd, il a photographié Barbara, elle qui détestait cela. Le soir, elle a dédié son récital au petit garçon rencontré l’après-midi. C’est de là qu’est née une amitié triangulaire entre Barbara, Gabriel et Jérôme Garcin. La chanteuse, qui n’avait jamais eu d’enfant, a ainsi noué une amitié merveilleuse avec ce petit garçon avec qui elle mangeait des pots de bébé dans sa loge après le spectacle. «Elle avait adopté le père en même temps», ajoute avec humour Jérôme Garcin, à qui elle téléphonait presque quotidiennement. L’écrivain garde un souvenir impérissable de cette femme, souvent portraiturée en veuve, qui était en fait très drôle : «On riait beaucoup» avec elle. Et il se rappelle comme elle était «sublimement bouleversante» quand elle chantait, même quand sa voix commença à la quitter.
C’est sur cette évocation de la «grande dame brune» que s’est terminé cet entretien avec Jérôme Garcin, l’écrivain cavalier, qui a ensuite dédicacé ses livres, en dégustant une coupe de Méthode champenoise.

mercredi 6 juin 2012

Jérôme Garcin est de retour


Rencontre avec Jérôme Garcin
vendredi 15 juin 2012
au Jardin des Plantes de Saumur à 20 h 15


La Maison des Littératures aime inviter plusieurs fois des écrivains avec qui des liens forts se sont créés ; c'est le cas de Jérôme Garcin, qui a accepté en 2008 d'être le parrain de l'association. Il était revenu en 2010 pour quelques dédicaces à la librairie Le livre à venir.
Nous sommes très heureux de l'accueillir à nouveau cette année, pour une rencontre autour de l'ensemble de ses livres.En plus d’être journaliste (Le Masque et la Plume sur France-Inter, pages culturelles du Nouvel Observateur) Jérôme Garcin est écrivain, auteur d’une douzaine de livres, presque tous publiés chez Gallimard, essentiellement des récits, mais aussi des romans, des essais, auxquels s’ajoutent des entretiens, des collaborations diverses, des directions d’ouvrages
La Maison des Littératures souhaite que cette soirée, animée par Albane Gellé, ressemble à une conversation avec lui, autour de l’ensemble de ses livres. Cette conversation sera interrompue par des petits moments de lectures, où Jérôme Garcin nous lira des extraits de son choix.
Son dernier livre, Olivier, est un récit adressé à son frère jumeau, perdu à l’âge de 6 ans. Comme dans la plupart de ses livres, il s’agit de rendre hommage, de laisser des traces de l’autre, rencontré, aimé, pour qu’il ne meure pas tout à fait. Parce que Jérôme Garcin sait que « la littérature prolonge la vie des disparus et empêche les vivants de disparaître. »
Jérôme Garcin est cavalier aussi, et un certain nombre de ses livres disent son amour du cheval et la place importante de cet animal dans sa vie. Depuis La chute de cheval, Perspectives cavalières, Cavalier seul, Bartabas, roman, il a publié L’écuyer mirobolant en 2010, qui raconte l’histoire de l’écuyer Etienne Beudant, au siècle dernier.

Un petit extrait tiré de L'écuyer mirobolant 

"C'est si simple le bonheur pensait la cavalière en équilibre; c'est, loin des grondements du monde, quelque part entre le ciel et la terre. On se baisse pour éviter les branches basses, on se couche sur l'encolure, on écoute son cheval plus qu'on ne le mène, on écrase les taons qui se fixent sur ses épaules, on lui parle, on se parle, on ferme les yeux au galop, on les rouvre en pleine lumière, et on sent sous ses cuisses vibrer une montagne de muscles, une mer de tendresse. Elle avait le sentiment d'être inatteignable et invulnérable."




vendredi 4 mai 2012

A la une du dernier numéro d'Encres de Loire

Avec infiniment de retard, nous sommes heureuses de vous faire parvenir l'article paru dans le dernier Encres de Loire.
Et maintenant un simple clic sur l'image pour pouvoir lire...




samedi 14 avril 2012

Soirée du 24 avril

Cette année, la Maison des Littératures s'associe à l'association Plein Ecran pour vous proposer une soirée cinéma. Ce sont nos deux auteurs en résidence 2011-2012, Hubert Mingarelli et Joël Egloff, qui se retrouveront pour vous présenter le film qu'ils ont choisi : La visite de la fanfare d'Eran Koliri, au cinéma Le Palace à 20h00. Pour cette soirée, les adhérents des deux associations pourront bénéficier du tarif réduit : 5,50 €.


Un jour, il n'y a pas si longtemps, une petite fanfare de la police égyptienne est invitée en Israël pour jouer lors de la cérémonie d'inauguration d'un centre culturel arabe. Seulement, en raison des lenteurs de la bureaucratie, d'un manque de chance ou de tout autre concours de circonstances, personne ne vient les accueillir à l'aéroport. Ils tentent alors de se débrouiller seuls, dans un anglais approximatif, pour finalement se retrouver au fin fond du désert israélien, dans une petite ville oubliée du monde. Une fanfare perdue au beau milieu d'une ville perdue.
Une comédie donc qui ne pouvait pas manquer de plaire à nos deux auteurs invités.

Nous profitons de ce message pour vous informer de la parution du dernier livre d'Hubert Mingarelli : La source, aux éditions Cadex.
En actionnant ce lien, vous pouvez découvrir le livre et sa préface - signée Joël Egloff

http://issuu.com/cadex/docs/lasource?mode=embed&layout=http%3A%2F%2Fskin.issuu.com%2Fv%2Fcolor%2Flayout.xml&backgroundColor=CCCCCC&showFlipBtn=true&autoFlip=true&autoFlipTime=6000

vendredi 6 avril 2012

Maisons poèmes de Valérie Linder

Nous sommes heureux de vous annoncer la parution du dernier livre de notre artiste associée, Valérie Linder.
Lors du Printemps des Poètes 2011, elle exposait à la Médiathèque de Saumur et avait préparé pour l'occasion une série de tableaux autour du livre ou du poème. Ce travail s'inscrivait aussi dans celui réalisé avec Ariane Dreyfus pour le livre La terre voudrait recommencer aux éditions Flammarion. La maison d'édition Grandir a décidé de publier ce travail. Il est aujourd'hui disponible à la librairie Le livre à venir.


mercredi 21 mars 2012

Festival des 1001 voix

Mercredi 28 mars 2012 à 20h00 
Salle des Mariages (Hôtel de Ville)  Entrée libre

Cette soirée est organisée en partenariat avec la Ville, dans le cadre de son festival des 1001 Voix. Pour l'association La Maison des Littératures, elle inaugure un nouveau cycle de rencontres avec des auteurs de théâtre, choisis et programmés par Bernard Bretonnière.
L'auteur invité, Baptiste-Marrey a publié de très nombreux livres (romans, essais, poésies, théâtre), principalement chez Actes Sud.

«Baptiste-Marrey est mélomane, musicologue, érudit non seulement en musique, chant, voix, théâtre, littérature, mais aussi dans le domaine de la peinture et de toutes les disciplines artistiques, universellement curieux et savant, reconnu et apprécié unanimement pour ses qualités humaines, humanistes, artistiques et intellectuelles, et pour sa liberté d’esprit et son humour !» (Bernard Bretonnière).

Sa compagne, la comédienne Alix Romero lira quelques-uns de ses textes de théâtre. La lecture sera suivie d'un échange auquel l’auteur se fera une joie de participer.

jeudi 15 mars 2012

Un samedi et un dimanche sous le signe du Printemps des Poètes

Ce mercredi, la Maison des Littératures proposait à Doué la Fontaine, en partenariat avec la bibliothèque de Doué, une rencontre avec Frédérique Niobey qui animait un atelier d'écriture pour les 11-15 ans puis une lecture rencontre pour tout public.

Nous vous avons parlé des programmes de jeudi et vendredi.
Manquaient encore les rendez-vous du week-end.

Samedi, à la Médiathèque de Saumur,
à partir de 15h00 : lecture-rencontre avec le poètes Yves Jouan
et à partir de 16h30 : visite de l'exposition de Sophie Puls

Dimanche, à la librairie Le livre à venir à 17h30,
un temps d'échange avec Dorothée Volut.

Voilà, nous espérons vous y retrouver nombreux.

mercredi 14 mars 2012

Chants d'amour, d'exil et de révolte

Cette année, pour la première fois, la Maison des Littératures présente en partenariat avec la Ville de Saumur, un spectacle dans le cadre de la programmation de la Ville, salle Beaurepaire.
Cette lecture-concert de Maurice Delaistier et de Nicole Uzan vous permettra d'entendre des œuvres poétiques (Lorca, Michaux, Manguer, Char, Artaud, Neruda, St-John-Perse…) et musicales (Mozart, Granados, Ravel, Britten, Ginastera, Aperghis, Delaistier…).
Sur scène, une chanteuse et un guitariste, chacun des deux interviennent aussi bien comme musiciens que comme diseurs de textes. Les aller-retours entre musique et poésie s’opèrent de manière fluide, aidés en cela par une mise en espace aussi sobre qu’efficace.
Ce "poésie-concert" est interprété par Nicole Uzan, chanteuse lyrique passionnée par la musique baroque et au répertoire allant de la musique du Moyen-Age à la musique contemporaine, et par Maurice Delaistier, compositeur et instrumentiste, spécialisé dans la musique yiddisch, également lecteur/diseur de textes, et conteur/musicien.
"Nous avons voulu que les correspondances entre les poèmes et les musiques choisies, la fluidité avec laquelle on passe d’un genre à l’autre, donnent à ce spectacle une sorte d’apesanteur ; que les textes des poètes soient rendus plus limpides sans rien perdre de leur charge. Par ailleurs, nous avons senti le besoin de garder présent tout au long du spectacle ce fil d’Ariane qu’est l’humour de manière à faire entrer dans le jeu une légèreté et une fraîcheur qui nous paraissaient salutaires."

Spectacle programmé vendredi 16 mars à 20h30 - salle Beaurepaire
Tarif : 4 à 8 €
Des places sont encore disponibles pour ceux qui n'ont pas réservé.

mardi 13 mars 2012

Duo Marc Perrin - Benoît Cancoin

Marc Perrin, Nantais, est poète et son écriture s'inscrit dans le mouvement d'une poésie sonore, d'une poésie de l'oralité.
Pour la lecture-performance qu'il propose à Saumur, il s'est associé au contrebassiste Benoît Cancoin, contrebassiste.
La parole est ici comme une matière musicale dialoguant avec le tempo, le rythme de la contrebasse. Les mots se suivent, se taisent, s’agitent. Les sons suivent eux aussi leur évolution. Les deux peuvent paraître indépendants et pourtant tissent une trame en constant mouvement et nous emmènent avec eux. Tous les deux se déplacent, se rapprochent, s’écartent.
Les deux artistes animeront ce jeudi 15 mars le bibliobus de la médiathèque de Saumur (de 16h30 à 18h30 à St Hilaire-St Florent devant les écoles de l’Abbaye et des Hautes Vignes.)
Nous les retrouverons à l'Auberge Saint-Pierre - place Saint-Pierre (Saumur) à partir de 20h30. L'entrée est libre.

lundi 12 mars 2012

Quoi qu'a dit

Et voilà, le Printemps des Poètes a commencé à Saumur avec les BIP (brigades d'intervention poétique) confiées cette année à Annick Cesbron qui écume les classes de Saumur et de son agglomération.
Demain soir, l'association soutient un spectacle jeune public proposé par le secteur intercommunicalité du réseau des bibliothèques de Saumur agglo.


C'est à la bibliothèque de Vivy que vous pourrez voir ce mardi, à 20h30, Quoi qu'a dit, un spectacle de la Compagnie des Deux Ailes, qui nous emmène dans l’univers réjouissant des mots de Jean Tardieu.
Sur un chemin imaginaire, une petite fille délurée et curieuse éclairée de deux lanternes, avec sa drôle de jupe devenant décor ou castelet, joue…. Joue avec sa poupée de chiffon, joue à cache-cache, joue avec les mots et avec les sons… Une musique envoûtante l’accompagne, la distrait sur sa piste de jeu.
Nous espérons vous y retrouver nombreux

Les références de tous les poèmes

Culs de bus
Le petit garçon, Berthus de Jonge, Haïku, Anthologie Poésies anciennes et modernes, Ed. Véga, 2003
Le rouge à lèvres, Dorothée Volut, Scènes extérieures, Ed.Contre-Pied, 2010
Au volant, François de Cornière, Des cailloux qui flottent, Ed. Le dé bleu, 1994
Je mets des mots de côté, Henri Meschonnic, Voyageurs de la voix, Ed. Verdier, 1985
La grenouille, Guillevic, Du domaine, Ed. Poésie/Gallimard, 1977

Panneaux Decaux
Demandez gentiment, Michel Monnereau, Ça fait rire les poètes, Ed. Rue du Monde, 2009
Je n’oublierai pas, Julia Billet, Ed. Motus, 2005
Dis-moi, Eupalinos ou l’architecte, Paul Valéry, Ed. Gallimard, 1924
Repose-toi mon amour, Rémi Checchetto, Là où l’âme se déchire un peu mais pas toute, Ed. Inventaire/Invention, 2006
Pas fâchée de te voir, Valérie Rouzeau, Mange-Matin, Ed. L’idée bleue 2008
S’endormir ainsi, Daniel Biga

Cartes postales
Un jardin sur mon chapeau, Bernard Friot, Un truc sur un machin, Ed.Milan Poche, 2009
D’ailleurs, il ne fait pas tous les jours soleil, Fernando Pessoa, Le Gardeur de Troupeaux, Ed. Gallimard, 2003
Quand je regarde, Yves Jouan, Sous la dictée, Ed. Ficelle, n° 100
Ils disent, Marc Perrin, Avoir lieu, Ed. Dernier Télégramme, 2010
Viens je t’emmène, Marcella, Fragilités, Ed. Les Carnets du Dessert de Lune, 2004
Le monde autour peut gronder, Ossip Mandelstam, publié en revue
C’est vrai que le soleil approche la lucidité, Daniel Maximin, publié en revue
Odette, Philippe Longchamp, L’été, calme bleu, Ed. le dé bleu, 2001
Quand J’étais petit, Antoine Mouton, Où vont ceux qui s’en vont ?, La Dragonne, 2011
J’étais une enfant, Dorothée Volut, Comme tous les enfants, Leséditionsprécipitées, 2007
Travailler avec les mots simples, Antoine Emaz, Cambouis, Ed. Seuil, 2009
Mon père et ma mère, Hasetsukabe Inamaro, Anthologie de la poésie japonaise classique, Ed. Gallimard, 2002

Sets de table
Pour un enfant, Bernard Bretonnière, publié en revue
Lo To Folo, Paul Vincensini, Ça fait rire les poètes, Ed. Rue Du Monde, 2009
Vous dont les yeux sont restés libres, Jules Supervielle, Le forçat innocent, Ed. Gallimard, 2007
Dialogue amoureux, Armand le Poête, Nouveaux Poêmes d’amour, Ed.la rumeur libre, 2008

Affiches A4
Le sac à pois, Sofia Vinet, Les petites affaires de Marie-Louise, Ed. Soc & Foc, 2010
Derrière le brouillard, Gilles Brulet, La chambre des astres, Ed. Soc & Foc, 2010
Le cerf les fesses, Paul Fournel, Les animaux d’amour et autres sardinosaures, Ed. Le castor Astral, 2007
Plus je te regarde, Catherine Leblanc, Des étoiles sur les genoux, Ed. le dé bleu, 2000
Haut les épaules, Joël Sadeler, L’enfant partagé, Ed. Le dé bleu, 2001
Un paysage, un pays, Claude Minière, Le mal du pays, Ed. Tarabuste, 2012
Il y a les enfants, Luce Guilbaud, L’enfant sur la branche, Ed. L’idée Bleue, 2008
Lundi 14 mars, Sainte Mathilde, Pierre Autun Grenier, Les radis bleus, Ed. le dé bleu, 1990
Mon amour éclairé, Armand le Poête, Nouveaux Poêmes d’amour, Ed.la rumeur libre, 2008
(Petite 24), Florence Pazzottu, Petite, Ed.L ‘Amourier, 2002
En ce temps-là, Blaise Cendras, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, Du monde entier, Gallimard, 1967
Quand papa est à la maison, Colette Touillier, C'est papa qui conduit le train, Ed. L'Idée bleue, 2008
Singerie, Christian Havard, Comptines des terres d'Afrique, Ed. de l'Hydre, 2006
La phrase, Gilles Pajot, La place du mort, Ed. Le dé bleu, 1991

mercredi 7 mars 2012

Atelier d'écriture

Durant la semaine du Printemps des Poètes (du 12 au 18 mars), la poète Dorothée Volut sera là plusieurs jours pour des rencontres avec des scolaires, et jeunes adultes.
Dorothée Volut est née en 1973. Après une formation littéraire, puis artistique en tant que scénographe, elle participe à la création et au devenir de la compagnie Permis de Construire jusqu’en 2005 (écriture, mise en scène et jeu). Elle vit à Marseille et y anime des ateliers d'écriture, seule ou en lien avec des psychologues, en direction d'enfants, d'adolescents et d'adultes. Elle a publié plusieurs livres de poèmes ainsi que des textes en ligne sur les sites Remue.net, Cahiersdebenjy, Myopies.com et Process bleu. Elle participe régulièrement à des lectures publiques.


Elle animera un atelier d’écriture à l’association le dimanche 18 mars de 14h30 à 16h30, et clôturera la semaine par une lecture-rencontre à la librairie Le livre à venir ce même dimanche à 17h30.
Si Dorothée ne veut pas complètement dévoiler ce qu'elle proposera, elle met l'accent sur l'atmosphère qu'elle entend créer pour ce chantier.
"Guidés par les mots de l'enfance, on abordera la feuille blanche avec un certain abandon, en se souvenant qu'écrire fut d'abord une activité manuelle. Plaisir des doigts qui courent au fil d'un crayon réclamant toute notre présence. Il se peut même qu'ensuite, des ciseaux nous aident à en chercher le centre, jusqu'à la naissance d'un poème."

Il reste quelques places. Un numéro de téléphone : 02 41 40 75 88

vendredi 2 mars 2012

Le Printemps arrive à Saumur

Après "la pluie, la neige, la grêle, le beau temps".
D'ici peu vont fleurir dans la ville, des supports-poèmes, invitant à la lecture ceux qui les rencontreront.
Vous retrouverez les affiches Decaux, les affiches "cul de bus", des poèmes dans les abribus et les vestiaires des piscines de l'agglomération, les cartes postales et puis des sets de table chez les établissements partenaires de l'opération.
Dans quelques jours, nous vous transmettrons la liste des références de tous les poèmes cités.





mardi 7 février 2012

Le Printemps des Poètes

Parce que le soleil viendra bientôt faire fondre la neige, nous sommes heureuses de vous présenter le programme du Printemps des Poètes.
Nous espérons vous y retrouver et vous souhaitons (pour ceux qui en prennent) de bonnes vacances.